La filiale cybersécurité du groupe Orange veut renforcer son accompagnement auprès de l’industrie et des PME, cibles privilégiées des cyberattaques, comme le confirme son dernier rapport annuel sur le paysage cyber. 

Orange Cyberdefense veut se tourner davantage vers l'industrie et les PME

Orange Cyberdefense, la filiale de l’opérateur français dédiée à la sécurité des entreprises, a ouvert les portes de son pôle spécialisé en cybersécurité industrielle à Lyon, à l’occasion de la sortie de son rapport annuel sur l’état de la menace.

Le cyber reste un levier de croissance pour Orange”, en a profité pour souligner Christel Heydemann, PDG du groupe, alors qu’Orange Cyberdefense table sur un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros pour 2023. Un temps évoqué, l’introduction en bourse possible de cette activité ne semble plus être à l’ordre du jour. “Peut-être qu’on ne le ferra jamais. Ce n’est ni un frein ni une condition” au succès des projets de l’entreprise, a-t-elle précisé.

Pour atteindre cet objectif financier, en revanche, l’entreprise a identifié plusieurs axes de croissance. Il s’agit d’abord de “consolider” ses positions, a déclaré Hugues Foulon, directeur général de la filière cyber, moins de deux semaines après l’annonce du rachat de deux start-up suisses pour poursuivre son développement sur le marché européen.

Si le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, Christel Heydemann a indiqué que, ces dernières années, ce sont “des centaines de millions d’euros” qui ont été déboursés pour l’acquisition de pépites de l’écosystème. La stratégie d’Orange Cyberdefense : peser sur le marché grâce à une “taille critique” et un “ancrage local”.

Se pencher sur l’industrie et les petites entreprises

Mais l’entreprise compte dorénavant se tourner davantage vers l’industrie, de plus en plus exposée à mesure qu’elles se numérisent, et les plus petites entreprises, cibles privilégiées des cybercriminels. “Les mailles du filet se sont réduites. Ils ne cherchent plus que les plus gros poissons”, a indiqué Hugues Foulon. “Chacune de ces attaques est un drame humain”, a ajouté Christel Heydemann, pointant du doigt que beaucoup d’entre elles poussent ces entrepreneurs à mettre la clef sous la porte.

Tenir une conférence de presse dans les locaux de son centre lyonnais n’est pas le fruit du hasard. Il héberge notamment un showroom qui permet aux 80 experts sur place, spécialisée sur les enjeux de l’OT, pour “operational technology”, de tester leurs solutions et d’en faire la démonstration auprès des acteurs du bassin industriel régional, particulièrement important et varié.

Des cibles privilégiées

Cette ambition n’est pas tombée de nulle part non plus. Elle prend notamment racine dans les conclusions du dernier rapport annuel d’Orange Cyberdéfense, le “Security Navigator”, que la patronne d’Orange et le directeur général de la filiale cybersécurité étaient également venus dévoiler.

On y apprend ainsi que, pour la période octobre 2021-septembre 2022, l’industrie manufacturière a été le secteur le plus touché en nombre de victimes et que les petites entreprises sont 4,5 fois plus nombreuses à être victimes de cyber-extorsion que les moyennes et les grandes entreprises réunies. Mais, “signe encourageant”, le nombre d’incidents recensés sur la période a connu une augmentation de seulement 5 %, contre 13 % l’année précédente.

Si la guerre en Ukraine n’a pas donné lieu à une “explosion” des cyberattaques, a souligné Hugues Foulon, elle a peut-être eu pour effet de “réorganiser” la géographie de la menace. Le nombre de victimes de cyber-extorsion a bondi de 18 % en Europe par exemple, par rapport à l’année précédente, alors que ce chiffre est en baisse pour l’Amérique du Nord (-32 %).


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