Ubuntu (prononciation : /u.bun.tu/en anglais : [ʊˈbʊntuː]) est un système d’exploitation GNU/Linux basé sur Debian. Il est développé, commercialisé et maintenu pour les ordinateurs individuels (desktop), les serveurs (Server) et les objets connectés (Core) par la société Canonical.

Ubuntu est disponible en deux versions, une qui évolue tous les six mois, et une version LTS, pour Long Term Support (« Support long terme ») qui évolue tous les deux ans. Ubuntu se définit comme « un système d’exploitation utilisé par des millions de PC à travers le monde »6 et avec une interface « simple, intuitive, et sécurisée »7. Elle est la distribution la plus utilisée pour accéder aux sites web d’après le site Alexa8, et le système d’exploitation le plus utilisé pour les serveurs informatiques9.

Étymologie

Article détaillé : Ubuntu (notion).

Ubuntu provient d’un ancien mot bantou (famille de langues africaines)10 qui signifie « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous »11Ubuntu signifie aussi « humanité », « générosité » ou « gratuité » en kinyarwanda (langue rwandaise) et en kirundi (langue burundaise)[réf. nécessaire].

Création

Devenu multimillionnaire après la vente de sa précédente entreprise (Thawte)12, le sud-africain Mark Shuttleworth (ancien développeur Debian) lance Ubuntu en 2004, souhaitant une version facile d’accès et grand public de la distribution Debian.

Le 5 mars 2004, il crée la société Canonical afin de concrétiser ce projet. Le 1er juillet 2005, il crée la Ubuntu Foundation (association à but non lucratif) comme filet de sécurité, en cas d’échec de Canonical. Cette dernière y injecte 10 millions de dollars de réserves.

Le nom de code du projet secret est : no-name-yet13 (pas encore de nom). Le nom de la distribution va s’organiser alors d’une manière précise : [adjectif] [animal]. Une nouvelle version tous les six mois et des cycles de développement de deux ans sont alors annoncés (détails dans Versions).

Sur le portail (Launchpad) chargé entre autres de lister les bugs d’Ubuntu, le premier bug14 constaté est resté célèbre : Mark Shuttleworth dénonce le fait que Microsoft ait une part de marché écrasante, et qu’il soit difficilement possible d’acquérir un ordinateur dans un magasin sans Windows préinstallé. Ce bug a été confirmé dans de nombreux pays, notamment en Belgique, au Canada, en France et en Suisse, et c’est un des buts d’Ubuntu de le réparer, selon les termes mêmes de Mark ShuttleworthArticle connexe : Vente liée de logiciels avec du matériel informatique.

Premières versions

La première version a été nommée « phacochère verruqueux » par ironie vis-à-vis du résultat possible, compte tenu des délais à tenir15. Basé sur la distribution Debian, elle inclut par défaut le bureau GNOME 2. Considéré par Mark Shuttleworth comme le bureau le plus simple d’utilisation, au détriment de KDE.

En avril 2005, Ubuntu voit apparaître son premier dérivé nommé Kubuntu 5.04 et utilisant le bureau KDE. Ubuntu commence à susciter l’intérêt de nombreux internautes16.

En 2006, la première version à long terme sur deux ans apparaît, Ubuntu 6.06 LTS (Dapper Drake). Ainsi que le deuxième dérivé, Xubuntu basé sur le bureau XFCE. L’installeur Ubiquity apparaît sur le live CD et équipe depuis lors l’ensemble des live CDCanonical passe des accords avec Sun Microsystems.

En 2007, la version Ubuntu 7.04 inaugure les effets 3D avec Compiz (désactivés par défaut) et le rapatriement, via une interface graphique, du dossier « Mes documents », des fonds d’écran, des favoris Internet et des contacts (courrier électronique et messagerie instantanée) depuis un ancien système d’exploitation. En France, l’Assemblée nationale s’équipe d’ordinateurs Ubuntu17Intel passe un contrat avec Canonical pour développer une plate-forme mobile : Ubuntu MobileDell vend des portables et des ordinateurs avec Ubuntu préinstallé depuis le 24 mai 2007 (le support Dell d’Ubuntu est effectué via Canonical). Ces ordinateurs sont également disponibles en France depuis le 8 août 200718.

En janvier 2008, en France, la gendarmerie nationale annonce son abandon de Windows et la migration de tous ses postes informatiques vers Ubuntu d’ici 2013 (soit environ 70 000 ordinateurs). Ce qui représentait sur la période 2004 à mars 2009 une économie de 50 millions d’euros19. La version d’Ubuntu adaptée pour être utilisée par la Gendarmerie nationale française se nomme GendBuntu.

Expansion de la distribution

En 2009, la version 9.04 (Jaunty Jackalope) est venue apporter le support officiel de l’architecture ARM9, grâce au projet Ubuntu Mobile.

En avril sort la deuxième version issue d’un cycle de développement de deux ans, la version Ubuntu 8.04 LTS, nom de code Hardy Heron (le héron robuste).
En juin, l’intégration de Gobuntu — version libre d’Ubuntu — à Ubuntu en tant qu’option d’installation est annoncée.
En septembre, en Suisse, les 9 000 ordinateurs des écoles genevoises auront entièrement abandonné les logiciels Microsoft Office20. La Tribune de Genève avait annoncé que Windows serait également abandonné durant la rentrée 2008 pour migrer vers Ubuntu21,22 mais avait démenti le lendemain. En effet certains ordinateurs étaient déjà équipés d’Ubuntu en multiboot et la migration progressive était étalée sur plusieurs années23 : 100 % des ordinateurs des écoles primaires, soit 2 400 ordinateurs, sont sous Ubuntu en 201524.

Un exemple plus proche est le choix d’Ubuntu en 2008 pour tous les serveurs de Wikipédia (au total 400, qui gèrent au moment de l’annonce 684 millions de visiteurs par an25).

Le 9 avril 2010, Chris Kenyon, vice-président de Canonical, annonce que le nombre d’utilisateurs d’Ubuntu, qui était estimé à 8 millions en 2008, est désormais estimé à 12 millions26.

Le 5 avril 2011, Canonical met fin à son programme de distribution gratuite d’Ubuntu sur CD via son programme ShipIt (Système de distribution de CD-Rom gratuits). Désormais il sera possible d’utiliser un service cloud offert aux utilisateurs pour pouvoir tester Ubuntu sur Internet sans l’installer27.

En 2011, une estimation donne plus de 25 millions d’utilisateurs des différentes versions d’Ubuntu pour ordinateurs28.

Changement de stratégie

En avril 2011, la version 11.04 d’Ubuntu crée de nombreuses polémiques, notamment celui d’abandonner le bureau par défaut GNOME, par un bureau interne à l’entreprise Unity. Ce changement brusque et contesté autant en terme ergonomique que philosophique entraîne une dispersion d’une partie des utilisateurs vers d’autres distributions notamment Linux Mint mais aussi Fedora ou Xubuntu29.

Dans la version 12.10 (octobre 2012), Canonical décide d’introduire des liens publicitaires vers le site commercial Amazon depuis l’interface Unity. Cette décision suscite une vive polémique au sein de la communauté des utilisateurs. Ces publicités étant liées au ciblage comportemental de l’utilisateur, elles posent notamment des problèmes de respect de la vie privée. À la suite des nombreuses protestations, Canonical a introduit la possibilité de désactiver cette fonctionnalité30,31.

Le 4 mars 2013, Canonical annonce le développement de son propre serveur d’affichage : Mir au détriment de Wayland. Cette annonce fait aussi objet de contestation.

En 2013, la compagnie qui développe Ubuntu présente Ubuntu Touch et explique dans une vidéo qu’Ubuntu vise à être disponible pour tout un écosystème incluant les télévisions, les smartphones, et les tablettes32. Le gestionnaire de bureau Unity, comme son nom l’indique, vise à unifier l’expérience utilisateur sur chacun des supports. On trouve alors quelques rares tablettes équipées d’Ubuntu, comme la Nibbio de la société italienne DaVinci Mobile Technology, elle était Full HD, comportait 2 Go de RAM et un processeur Samsung Exynos 441233,(en) « Exynos ShowCase » [archive].

Retour aux sources

Le mercredi 5 avril 2017, Ubuntu annonce l’abandon total de son gestionnaire de bureau Unity pour revenir à GNOME ainsi que son propre serveur d’affichage Mir à partir de Ubuntu 17.1034Ubuntu Touch est également abandonné. Ubuntu compte donc se recentrer sur les serveurs et les ordinateurs35.

Identité visuelle

  • Ancien logo d’Ubuntu de 2004 à 2010.
  • Variante de l’ancien logo d’Ubuntu de 2004 à 2010.
  • Logo actuel d’Ubuntu depuis 2010.
  • Variante du logo actuel d’Ubuntu depuis 2010.

Premier CD d’Ubuntu 4.10.

Depuis sa création en 2004, l’identité visuelle de la distribution s’est basée sur un thème baptisé Human (humain), utilisant principalement des teintes brunes et orangées. Ainsi on retrouvait à chaque sortie de version un écran de démarrage, un fond d’écran, un écran de connexion, ainsi que le logo de la distribution basés sur ces caractéristiques.

Les pochettes CD de la première version Ubuntu 4.10 (Warty) représentaient deux femmes et un homme qui formait un cercle. La même image était présente lors de l’écran de connexion36. Elle renvoie directement au logo original de la firme d’Ubuntu37: les 3 points et les 3 tiers du cercle étaient tous de couleurs différentes (orange, jaunes, rouges)38. C’était une manière graphique de représenter le terme ubuntu (Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous). Le logo de la firme d’Ubuntu est d’ailleurs nommé Circle of Friends39,40.

Depuis la version 10.04 (Lucid Lynx), une nouvelle étape dans l’identité visuelle d’Ubuntu est franchie. Le thème principal s’appelle désormais « Light » (lumière), et bénéficie d’une teinte revue basée essentiellement sur un couple violet-orange. Le logo a également été refondu, avec une nouvelle police de caractère, tout en conservant la couleur orange qui a longtemps caractérisé ce système d’exploitation. La version orange est la version « grand public », alors que la version aubergine concerne les documents et applications orientés « entreprise ».Police de caractère Ubuntu.

À chaque nouvelle version, une nouvelle variante sortait, mais représentant toujours un groupe d’au moins 3 personnes, souvent d’ethnies différentes, disposées en cercle, avec parfois un enfant parmi eux. Cela a perduré jusqu’à Ubuntu 9.04 où une nouvelle identité visuelle a été mise en place.

Police de caractères

Article détaillé : Ubuntu (police d’écriture).

Les polices Ubuntu sont des familles de polices de caractères libres conçues par la fonderie typographique Dalton Maag pour Canonical et son système d’exploitation Ubuntu, qui est devenue sa police par défaut à partir de la version 10.10. Ubuntu est une police de caractère linéale humaniste et Ubuntu Mono est son équivalent à chasse fixe. Un des créateurs de la police est Vincent Connare, créateur de la police controversée Comic Sans.

Elles sont publiées sous licence libre et sont de ce fait utilisables comme polices Web avec des services comme Google Fonts.

Caractéristiques

Ubuntu est proposé gratuitement sous forme d’image disque permettant de créer un live CD ou live USB afin de tester Ubuntu sans installation et sans modifier le système utilisé. L’interface utilisateur est disponible en 146 langues nationales ou régionales (mars 2016). Une nouvelle version sort tous les six mois avec un support de 9 mois. Tous les deux ans (en avril des années paires), la version est une version avec support à long terme dit LTS (long term support) qui est maintenue pendant cinq ans.

Sur un SSD l’installation ne dure qu’une dizaine de minutes41.

Il inclut un ensemble de logiciels pré-installés (LibreOffice, Firefox, etc.) et sa logithèque permet d’installer toute une gamme de logiciels correspondant aux besoins de chaque utilisateur. À noter que la plate-forme Steam comporte plus de 4 500 jeux vidéo compatibles avec Ubuntu42. La plupart des applications pour Windows peuvent également être installées grâce à Wine ou à VirtualBox.

Différences avec Debian

Debian 9, avec environnement de bureau MATE

Ubuntu est basée sur la branche dite « instable » de Debian (surnommée Sid). L’architecture générale (dont le système de paquets APT) est donc celle de la distribution Debian.

La différence principale est que la convivialité générale (procédure d’installation, choix de logiciels par défaut, etc.) se fait parfois hors du cadre éthique très strict de Debian. Réciproquement, les versions stables de Debian suivantes intègrent ou adaptent certaines des avancées mises en place pour Ubuntu.

Ubuntu mise sur l’utilisabilité. Le CD ne contient que les programmes nécessaires pour une utilisation courante. À partir de la version 7.04 (nom de code Feisty Fawn), le système d’installation inclut un assistant de migration depuis le système d’exploitation Windows et transfère les données personnelles (dossier Mes documents) ainsi que les fonds d’écran, les favoris internet, etc.

Dans un souci d’homogénéité et de performance globale du système, seules les applications GTK+ (pour le bureau GNOME) sont proposées par défaut dans Ubuntu. Ubuntu inclut aussi un système de mise à jour automatique pour corriger les bugs et les failles de sécurité.

Contrairement à la plupart des distributions Linux, le compte root ou administrateur est désactivé par défaut, ce qui permet de conserver un certain niveau de sécurité; c’est donc l’utilisateur qui effectue les tâches administratives temporairement et pour une tâche déterminée avec les droits d’administrateur, en utilisant la commande sudo.

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